Des Oratoriens méditent la Bible. Michel Quesnel (28.04.2017)
Première lecture du vendredi 28 avril 2017
Première lecture du vendredi 28 avril 2017
Alors un pharisien nommé Gamaliel se leva au milieu du Sanhédrin ; c’était un docteur de la Loi respecté de tout le peuple. Il donna l’ordre de faire sortir les apôtres un instant. Puis il dit aux sanhédrites : « Hommes d’Israël, prenez bien garde àce que vous allez faire àl’égard de ces gens-là. Il y a quelques temps, se leva Theudas, qui se disait quelqu’un et qui rallia environ quatre cents hommes. Il fut tué, et tous ceux qui l’avaient suivi se débandèrent, et il n’en resta rien. Après lui, àl’époque du recensement, se leva Judas le Galiléen, qui entraîna du monde àsa suite ; il périt, lui aussi, et ceux qui l’avaient suivi firent dispersés. A présent, donc, je vous le dis, ne vous occupez pas de ces gens-là, laissez-les. Car si leur propos ou leur œuvre vient des hommes, elle se détruira d’elle-même ; mais si vraiment elle vient de Dieu, vous n’arriverez pas àles détruire. Ne risquez pas de vous trouver en guerre contre Dieu. »
On adopta son avis. Ils rappelèrent alors les apôtres. Après les avoir fait battre de verges, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Pour eux, ils s’en allèrent du Sanhédrin, tout joyeux d’avoir été dignes de subir des outrages pour le Nom.
Actes des Apôtres 5, 34-41
Admirable sagesse de Gamaliel, un pharisien juif qui fut l’un des maîtres de saint Paul ! Alors que les membres du Sanhédrin s’emballent contre les apôtres car prêcher le nom de Jésus risque de déstabiliser la religion dont ils vivent, il fait appel au jugement de Dieu sur les affaires du monde. Ce qui ne mérite pas de vivre ne dure pas ; les œuvres des faux prophètes s’éteignent d’elles-mêmes. Mais ce qui vient véritablement de Dieu ne peut être détruit dans le long terme.
Nous aurions bien besoin d’avoir la même sagesse, face àce que vivent aujourd’hui l’Eglise et le monde. Il y a des choses qui sont en train de disparaître, de mourir, et cela nous fait peur. Mais nous pouvons avoir confiance que ce qui mérite de vivre, parce que cela vient de Dieu, ne disparaîtra pas définitivement. Il y aura des mutations, certes, et elles seront parfois douloureuses ; mais l’essentiel sera sauvé.
Un exemple : le nombre des prêtres diminue dans l’Eglise occidentale, et nous nous en lamentons. Mais n’est-ce pas un passage nécessaire pour sortir, par le haut, de nombreux siècles où les clercs avaient confisqué le pouvoir ? L’essentiel est que l’Evangile demeure, pas l’organisation cléricale. Merci, cher Gamaliel, de nous aider àporter sur la réalité un autre regard.
 Michel Quesnel, prêtre de l’Oratoire àSaint-Bonaventure, Lyon