Dans la lettre de saint Jacques on lit, « L’un de vous se porte mal ? Qu’il prie. Un autre va bien ? Qu’il chante le Seigneur. L’un de vous est malade ? Qu’il appelle les Anciens en fonction dans l’Église : ils prieront sur lui après lui avoir fait une onction d’huile au nom du Seigneur. Cette prière inspirée par la foi sauvera le malade : le Seigneur le relèvera et, s’il a commis des péchés, il recevra le pardon. » (Jc 5, 13-15) Ces quelques lignes montrent que l’onction des malades est àpenser dans le contexte de toute la vie d’une personne, qui se porte parfois mal, parfois bien et qui, parfois aussi, tombe malade. On peut noter que les gestes et paroles du sacrement des malades se rencontrent àd’autres moments de la vie chrétienne. : l’imposition de la main, signe de bénédiction, du don de l’Esprit, de réconciliation et de guérison, est un geste pratiqué dans plusieurs rites de l’Eglise, notamment le baptême des enfants où il accompagne les paroles « Que la force du Christ te fortifie, lui qui est le Sauveur et qui vit pour les siècles des siècles ». Dès le début de sa vie de disciple, le chrétien entend la liturgie affirmer que le Christ fortifie, sauve, vit et donne vie.
« Que s’accomplisse en nous le mystère de Pâques »
Dans le sacrement des malades, les paroles qui accompagnent l’onction disent beaucoup sur la foi et l’espérance chrétiennes mais le contexte de la maladie les rendent particulièrement percutantes : « Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève ». Ces paroles d’encouragement, de foi et d’espérance s’adressent àchaque baptisé àtout moment de sa vie.  Elles nous rappellent celles de la première lettre de saint Pierre : « être baptisé, ce n’est pas être purifié de souillures extérieures, mais s’engager envers Dieu avec une conscience droite et participer ainsi àla résurrection de Jésus Christ » (1 P 3, 21).
« Que s’accomplisse en nous le mystère de Pâques », comme le dit une préface. « Mystère » au sens que le père Louis Bouyer, oratorien, donne àce mot dans son livre « Le métier de théologien » : « un mystère, au vrai sens du mot, ce n’est pas quelque chose d’incompréhensible, mais au contraire… quelque chose qui nous comprend et qui àcause de cela nous dépasse. Le mystère, encore une fois, n’est pas quelque chose d’incompréhensible au sens intelligible mais, au contraire, une source d’intelligibilité supérieure». (p.126) On pourrait ajouter, une source d’intelligibilité supérieure qui appelle àvivre.
George Nicholson, de l’Oratoire, curé