Dans son dernier ouvrage, paru en octobre dernier, Jean-Marie Martin nous raconte l’histoire de Brett Bogle, condamné à mort et détenu depuis 31 ans au pénitencier de Raiford en Floride. C’est grâce au programme de correspondance de l’Acat (Action des chrétiens contre la torture et la peine de mort) avec les condamnés aux Etats-Unis , que les deux hommes s’écrivent depuis trois ans et sont devenus amis.
Condamné à mort, Brett Bogle est détenu depuis 31 ans au pénitencier de Raiford en Floride. À 15 ans, il est jeté à la rue par son père pour une broutille, et sa vie d’errance va commencer. Elle va le mener d’abord en prison pour mineurs, où il restera jusqu’à 19 ans. À sa sortie, les choses empirent, sa vie ne cessera d’aller à la dérive, les femmes, la drogue, la violence, jusqu’à ce meurtre dont il sera accusé à l’âge de 22 ans, et qui le conduira au couloir de la mort.
Histoire vraie d’une vie haletante, déboussolée, désordonnée, inconséquente, et bien que romancée (sur appréciation enthousiaste de Brett lui-même), elle est relatée ici au plus près de la réalité. Le roman occupe la partie la plus importante du livre. Il est suivi d’une interview actuelle de Brett, et ensuite, d’un recueil de ses propres écrits, issus des échanges avec l’auteur. Ces propos nous révèlent l’évolution de Brett au cours des années de détention, et l’émergence d’une belle et riche humanité, que sa vie de jeune homme n’annonÇait pas.
Voici ce qu’écrit Gilles-Hervé Masson, vicaire à Saint-Eustache et ancien éditeur aux éditions du Cerf, au sujet du roman de Jean-Marie Martin :
« C’est à regret que j’ai quitté Brett hier soir au terme de ma lecture de Sur les ailes d’un aigle.
J’ai aimé retrouver une écriture au plus près de la vie réelle, concrète, de ces êtres chahutés intérieurement et extérieurement.
Les croisements et entrelacs de ces existences si diverses sont étonnants. Destins si ordinaires pour ceux qui, comme Brett, connaissent les déboires de la délinquance familiale et se retrouvent jetés à la rue et dans la vie sans filets exposés à tous les dangers et ¦ à tous les malentendus. Destin moins ordinaire pour Greg qui, avec un passé qui (semble-t-il) n’est pas sans parenté avec celui de Brett, débouche sur une vie de haute délinquance et de criminalité d’état et finalement de criminalité tout cour. Et pourtant aucun, aucune, n’est laissé sur le carreau et tous les personnages avec qui Jean-Marie Martin nous entraîne ne se croisent pas seulement mais se rencontrent vraiment.
La rédemption de chacun, quelle que soit la forme qu’elle prend ou le cadre ù elle se joue, doit toujours quelque chose à l’autre et est toujours si singulière
Bref un excellent moment et des personnages bien dessinés, pleins de densité, auxquels on s’attache et avec lesquels on aimerait converser.
Le « patchwork » final impressionne : la cruauté du système judiciaire ne fait pas honneur à cette « démocratie » qui se pose pourtant en garante des droits de l’homme. Comment ne pas perdre la raison dans cet enfer d’injustice ? La sérénité de Brett est impressionnante. Beaux aussi les quelques passages où, avec tact et discrétion, accessibles à tous, sont abordées des questions plus directement spirituelles. Ces quelques pages sont fortes.
Bravo pour ce bel ouvrage. En sa compagnie j’ai passé un beau moment. »
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